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Histoire politique de la Guinée
La Guinée, ex-colonie française a obtenu son indépendance le 2 Octobre 1958 en votant « Non » au référendum du Général De Gaulle, ce qui porta Ahmed Sékou Touré comme premier Président de la République de Guinée. Il y resta jusqu’à sa mort, le 26 mars 1984. Après son décès, un gouvernement intérimaire reprend la gestion du pays, mais il est rapidement renversé par un militaire, Lansana Conté à la tête du comité militaire de redressement national (CMRN). Sous la pression des bailleurs de fond, il introduit le multipartisme en 1993 et organise des élections ; ces dernières le confirment par deux fois à la présidence, en 1993 et en 1998. Après avoir révisé la constitution pour pouvoir se représenter une troisième fois en décembre 2003, le chef de l’État est réélu avec 95,63 % des suffrages face à un candidat issu d’un parti allié : l’Union nationale pour le progrès (UNP) dirigé par Mamadou Barry. Malgré une tentative de coalition au sein du Front républicain pour le changement démocratique (FRAD), les principaux partis de l’opposition ne parvinrent à trouver un consensus sur un leader commun qui transcende les rivalités de personnes et les clivages ethniques. Ainsi, ils ont préféré ne pas participer à un scrutin déjà joué d’avance. Le 22 Décembre 2008, Lansana Conté décède des suites d’une longue maladie. Au cours de la nuit suivante, les proches du régime se réunissent pour organiser l’intérim suivant les procédures prévues par la constitution mais le 23 Décembre 2008 au matin, à la suite de l’annonce du décès du président, des militaires à travers un putsch annoncent unilatéralement la dissolution du gouvernement ainsi que la suspension de la constitution.
Le même jour, le capitaine Moussa Dadis Camara est porté à la tête du Conseil national pour la démocratie et le développement (CNDD) et devient le lendemain, le troisième président de la République de Guinée. Il promet d’organiser des élections dans lesquelles ni lui, ni les membres du CNDD ne se présenteront. Mais, au fil de ses interventions médiatiques, il envisage de plus en plus explicitement de se présenter aux élections, décevant ainsi l’espoir des Guinéens à aller vers une transition démocratique, après un demi-siècle de mauvaise gouvernance par les deux premiers régimes. Le 28 Septembre 2009, des mouvements civils organisent une manifestation pacifique pour demander à Dadis Camara de respecter sa parole et de ne pas se présenter aux élections présidentielles. Une foule de plusieurs milliers de personnes s’était rendue au stade de Conakry à la demande de l’opposition pour protester contre le désir du président Dadis de se porter candidat à l’élection présidentielle. Cette manifestation fut violemment réprimée par les forces de l’ordre, faisant plusieurs morts et blessés ainsi que de nombreuses femmes violées. À la suite de ce drame, la pression de la communauté internationale crée des dissensions au sein du CNDD. Le 3 Décembre, le président est grièvement blessé par son aide de camp Aboubacar Sidiki Diakité, qui avait été mis en cause pour son rôle dans le massacre survenu au stade du 28 septembre de Conakry.
Cependant, Sekouba Konaté, le « numéro 2 » du CNDD prend le pouvoir pour assurer l’intérim jusqu’à l’organisation des élections présidentielles. Ainsi le 15 janvier 2009, un accord est trouvé entre Dadis Camara (en convalescence au Burkina Faso) et Sekouba Konaté, pour que ce dernier soit reconnu président de la transition. Cet accord stipule qu’un premier ministre issu des forces vives (partis d’opposition, syndicats, société civile) soit nommé dans le but de former un gouvernement d’union nationale et de conduire le pays vers des élections libres et transparentes dans les six prochains mois. Dans ces élections, aucun membre du gouvernement d’union nationale, du CNDD, du Conseil national de la transition (CNT) et des forces de défense et de sécurité ne devrait se porter candidat pour briguer la présidence de la République. Dans la foulée Jean-Marie Doré, doyen de l’opposition, est nommé Premier ministre, chef du gouvernement d’union nationale chargé d’organiser les futures élections présidentielles.
Le 7 Mars 2010, Sekouba Konaté fixe par décret la date du premier tour de l’élection présidentielle au 27 juin 2010. Le second tour eut lieu le 7 Novembre 2010, portant Alpha Condé au pouvoir, candidat du rassemblement du peuple de Guinée (RPG) et de l’Alliance Arc-En-Ciel, face à son adversaire Cellou Dalein Diallo, candidat de l’Union des forces démocratiques de Guinée (UFDG) allié à l’Union des forces républicaines (UFR) de Sidya Touré, troisième force politique de la Guinée. Cellou Dalein avait fini par accepter les résultats de la cour suprême qu’il avait initialement contestés en raison de soupçons d’irrégularités. Le président Alpha Condé réélu pour un second mandat en 2015, sur un programme de modernisation et de construction de la Guinée en mettant les jeunes et les femmes au centre de son combat politique, devra passer la main en décembre 2020 s’il ne brigue pas un troisième mandat à travers l’adoption d’une nouvelle constitution qui remettrait les compteurs à zéro, chose à laquelle le front national pour la défense de la constitution (FNDC) est farouchement opposée.